Porter haut des valeurs.. qui devraient être universelles…
Lucie Gourjon et Jean-Baptiste Moreteau sont tous les deux « responsables de groupe » chez les Scouts et Guides de France. Et plus précisément au « Groupe Guy Gilbert » de Montélimar. Ils vont nous permettre d’entrouvrir l’album de ce mouvement, né au début du Xxème siècle, dont on parle relativement peu, mais qui continue à apporter, dès les plus jeunes âges, les meilleurs rails possibles à la jeunesse…
Itinéraires : « Pour quelles raisons vous êtes-vous engagés, tous les deux ? »
Lucie Gourjon : « C’est d’abord ma fille Marie-Elise qui, lorsqu’elle était en classe de 3e, va commencer chez les «Pionniers / Caravelles », en sachant que, derrière le terme de « Pionniers » on trouve les garçons, et derrière « Caravelles », les filles. Je dois dire aussi que certains membres de notre famille étaient déjà scouts, ce qui a dû jouer… Au fil du temps, j’ai vu ma fille s’épanouir réellement, au point que, lorsque, pendant un rassemblement, un appel à bénévolat a été lancé par les responsables du groupe montilien – en l’occurrence par Jean-Baptiste et Sébastien Vaire, j’ai franchi le pas, et je me suis engagée. Mes motivations ? La positivité constante que l’on trouve dans ce mouvement, sa bienveillance.. et puis aussi pour la qualité des valeurs qui y sont transmises… J’ai commencé par le poste de secrétaire, pendant une année, et puis je suis passée « responsable de groupe », ce que je suis encore… »
Jean-Baptiste Moreteau : « En ce qui me concerne, je suis entré dans ce Mouvement à l’âge de sept ans. A cette époque, c’était sur Lyon…
Aujourd’hui, lorsqu’un(e) jeune entre dans le scoutisme, il ou elle passe par différentes « branches », à savoir :
- de 6 à 8 ans : les « farfadets » ( garçons et filles )
- de 8 à 11 ans : louveteaux / jeannettes ( garçons / filles )
- de 11 à 15 ans : scouts / guides ( idem )
- de 15 à 18 ans : pionniers / caravelles
- de 18 à 21 ans : compagnons.
Je voudrais aussi citer les « Chefs » et les « Cheftaines », dont le rôle est de faire progresser les enfants, jusqu’à ce qu’ils deviennent « Compagnons »…
Les scouts se reconnaissent par la couleur de leur chemise – chaque branche a sa couleur – et par leur foulard qui, lui, a la couleur du « Groupe ».
Après mon temps de Compagnon, je suis passé « adulte encadrant », pendant un temps, et aujourd’hui – je suis dans ma troisième année – je suis aussi « responsable de groupe ». Je vous ai précisé que j’étais dans ma troisième année parce que la particularité, chez les Scouts et Guides de France, c’est que chaque mandat a une durée maximale de trois ans. Au bout de ces trois années, la personne peut rester dans le Mouvement, bien sûr, mais elle y exercera, le cas échéant, d’autres fonctions… Rassurez-vous, ce ne sont pas les occupations qui manquent… »
It : « Quels rappels dans l’histoire pourrait-on citer, concernant le Mouvement des Scouts ? »

L.G./J-B.M. : « Le Mouvement du scoutisme a été imaginé par Robert Baden Powell, vers 1907, pour permettre au plus grand nombre de jeunes possible de développer leurs personnalités, de développer leurs compétences, en leur transmettant des valeurs saines.
En un peu plus de dix ans, ce « mouvement de jeunesse » a pris une ampleur considérable puisque, au début des années vingts, le premier rassemblement international – à Brownsea, une île anglaise – réunissait déjà 8000 scouts, issus de 21 pays différents.
En 1923, Albertine Duhamel et Marie Diemer crééaient les « Guides de France », la version féminine du Mouvement.
En 1924, le Groupe de Montélimar naissait.
En 1930, le Mouvement comptait déjà 75 000 scouts, et 23 000 guides.
Mais l’appellation « Scoutisme de France » n’est entrée en vigueur qu’au mois de décembre 1940.
Enfin, c’est en 1971 que le Mouvement est devenu « co-éduqué », mixte, donc.
Nous voudrions aussi revenir sur le « projet éducatif », qui guide les Chefs et les Cheftaines auprès des jeunes. Ce projet emprunte plusieurs axes, dont on peut présenter l’essentiel :
- Construire sa personnalité sans esprit de compétition, sans jugement ni notation. De plus, chacun doit pouvoir progresser à son rythme.
- Le « vivre ensemble », l’apprentissage de la vie en société.. qui est inter-culturel, inter-éducation, inter-générationnel et inter-religieux. Mais aussi une « éducation » sur les relations hommes/femmes, sur les bases d’une égalité, d’un respect mutuel, et d’une promotion réciproque.
- « Habiter autrement la planète » : la solidarité doit l’emporter sur l’individualisme, la générosité sur le repli sur soi, le long terme sur l’immédiateté, et la sobriété sur la consommation effrénée… »
It : « Que pouvez-vous nous dire de votre rôle propre ? »
L.G./J-B.M. : « On s’assure déjà de la bonne cohésion du groupe. Groupe qui se réunit une fois par trimestre – pour tout ce qui est administratif – dans les locaux qui nous ont été prêtés, rue Marius Milou à Montélimar.
Et puis, mais là c’est en général une fois par mois, chacune des cinq branches se retrouve, pour son activité propre. L’idée est de partager du temps ensemble, de grandir spirituellement, et de « vivre » le projet éducatif.
Sur un week-end, c’est un exemple parmi d’autres, cela commencera par un grand jeu, suivi par un goûter, puis par un temps d’échange – en plusieurs petits groupes… Et puis, viendra le temps des « services » – la préparation du repas entre autres – puis le repas en commun, suivi par un nouveau temps de service, la journée se terminant par une veillée…
Le lendemain, les temps vont à nouveau s’enchaîner, avec entre autres un temps de réflexion et de partage spirituel, et bien d’autres. Le week-end s’achève par le rangement, et le nettoyage du lieu où ce camp s’est déroulé, car cela se passe souvent en pleine nature…
Chaque « branche » organise son week-end mensuel. Donc, sur un mois, ce sont cinq week-ends de ce type qui sont mis en place…
Vous aurez compris que, chez les « Scouts et Guides de France », c’est « l’apprentissage par l’action » qui prime. Chez nous, pas de « cours généraux » : les Guides et les Scouts vont s’épanouir sur « du vécu », et c’est ce qui est le plus formateur pour eux…
Lorsque nos jeunes partent en camp d’été, cela peut s’entendre sur un plan local, mais aussi national, voire international. C’est bien sûr en fonction de la « branche » concernée. Les « Caravelles » et les « Pionniers » partent régulièrement hors de l’Hexagone. L’été dernier, ils sont partis au Portugal pendant trois semaines.
Il faut savoir qu’ils bâtissent leur projet sur toute l’année qui précède, et qu’ils se l’autofinancent au maximum…
Mais on trouve aussi des actions plus « ponctuelles », pour les « Pionniers et Caravelles » comme pour les « Compagnons ». Ces actions, ils ou elles les font de leur propre initiative… comme celle que quatre « Caravelles » ont organisé, le 02 novembre dernier, pendant la journée « Halloween » qui avait été mise en place par l’Association des Commerçants du Centre-Ville… »
It : « Quel rayonnement, aujourd’hui, pour les scouts ? »
L.G./J-B.M. : « Depuis dix ans, il y a un regain d’intérêt pour la proposition faite par les Scouts et Guides de France. Depuis l’apparition de la Covid-19, les inscriptions – dès six ans – ont à nouveau explosé. Les jeunes, aujourd’hui, ont aussi envie d’une société de partage, d’ouverture à l’autre…
Oui, la société d’aujourd’hui est complexe. Mais grâce à leur construction personnelle, acquise au fil des années, ils savent faire la part des choses, et changer leur regard en ne se laissant pas polluer par tout ce qui peut se dire ici ou là….
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Contact :
Scouts et Guides de France
Groupe « Guy Gilbert »
26200 Montélimar
Crédit photos : Scouts de France, M.M









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