Dans l’enfer de l’inceste….
Elle possède une solide formation de psychologue, qui l’a diplômée. Titulaire aussi d’une Licence de lettres, elle dispense actuellement son temps au travers de cours de français, qu’elle donne à domicile, mais également par le biais d’un Centre de Formation A.G.I.S.S, dans une commune ardéchoise.
Mais, en marge de ce travail qu’elle a pris à cœur, Virginie souhaite se mobiliser dans un domaine grave, et malheureusement récurrent depuis de trop longues années. Pour le vivre, et le côtoyer, elle souhaite être « une voix » de dénonciation des problèmes d’inceste, et de pédocriminalité.
Reconnaissance médiatique :
Dernièrement, elle a participé à une émission de télévision ( diffusée en octobre dernier, mais accessible encore sur le replay de France Télévisions ), une émission-documentaire intitulée « Mères en lutte », produite par Mélissa Theuriau, dont on connaît par ailleurs les engagements.
Dans cette émission, trois mères de famille rendaient témoignage sur les différents traitements juridiques qui leur avaient été réservés dans leurs propres histoires, dès lors qu’elles étaient entrées sur ce « terrain miné »…
Il n’est pas question de refaire ici les débats mais, au final, on pouvait se rendre compte, à la lumière de ce qui était dit, que le « parent protecteur » n’était pratiquement jamais pris en compte, à de très rares exceptions près.
« S’il dénonce, il court le risque de se voir enlever ses enfants, qui seront ( et c’est le comble ) placés en foyer ou, pire, confiés au « parent dénoncé »… sous des prétextes d’aliénation parentale… Et s’il ne dénonce pas, il risque d’être, tôt ou tard, accusé de non dénonciation de crime…. » dit Virginie.
À la suite de cette émission, mais surtout portée par son chemin de vie personnel, Virginie a lancé l’idée, avec plusieurs autres mères qui vivent une situation analogue, de créer un « collectif », national, une sorte de référent qui puisse prendre l’ensemble de cette problématique – dont on mesure l’immensité – à bras-le-corps.
La C.I.I.V.I.S.E :
Cette problématique, la C.I.I.V.I.S.E – la Commission Indépendante sur l’Inceste et les Violences Sexuelles faites aux Enfants – qui vit le jour en mars 2021 sous l’impulsion d’Emmanuel Macron, s’en était emparée.
Dirigée par le juge Édouard Durand et par Nathalie Mathieu à son origine, la structure avait très rapidement réuni un nombre énorme de témoignages, qui reflétaient déjà l’étendue immense du problème.
Malheureusement, et malgré un travail conséquent dès la création de cette structure, des grains de sable sont venus gripper une marche qui s’annonçait compliquée mais volontaire, conduisant à l’éclatement de la C.I.I.V.I.S.E.
Malgré une mise en lumière du caractère d’urgence, parfois vital, pour une jeune population victime.
Pourquoi de tels dysfonctionnements, pourrait-on se demander… Pourquoi, dans ce domaine si important, créé-t-on des murs qui empêchent les avancées ?…
« En France, aujourd’hui, un enfant est victime de violences sexuelles toutes les 3 minutes… » dit encore Virginie. « Nous pensons vraiment que ce simple constat alarmant mérite un traitement sérieux, encadré, tel que le laissait présager la mise en place de la C.I.I.V.I.S.E sous la houlette du juge Durand. Pourquoi, après sa disparition, cet organisme n’a-t-il pas encore été remplacé ? »
La pédocriminalité en France « coûterait » 10 milliards d’euros par an ( chiffre officiel ). C’est énorme. Un organisme comme la C.I.I.V.I.S.E est un point de départ essentiel pour commencer à lutter contre ce fléau qui met à mal tant d’enfants.
Pourquoi l’avoir fait chuter ?
« Créer une vraie politique de lutte, digne de ce nom, impliquerait donner plus de moyens dans le domaine de la psychiatrie. À ce jour, on doit acter le fait qu’il existe une véritable pénurie dans le personnel psychiatrique, créant de véritables manques dans les différentes prises en charge des patients. Et cette « non-prise en charge » engendrerait, selon le journal « Le Figaro », des coûts énormes en conséquences diverses pour l’État français – on cite le chiffre de 80 milliards d’euros par an… »
N.B. : pour un éclairage supplémentaire, vous pouvez retrouver, sur ce même site, l’entretien que nous avait accordé Sylvain Ortéga – qui est aussi le cousin de Virginie. Lors d’une réunion politique drômoise ( Fédération du Parti Socialiste ), Sylvain Ortéga a porté la voie de la lutte contre l’inceste et la pédocriminalité, pour que cela soit dans le programme des élections municipales…
En attendant, que faire ?
Sans organisme référent, sans véritable politique sérieuse et engagée pour combattre ce fléau, les parents sont souvent démunis. Face à ce constat, dont elle ne peut se contenter, Virginie a décidé de mobiliser son énergie, simplement pour « qu’il en soit autrement ».
Affaire à suivre…
« Les signes avant-coureurs chez les enfants victimes, dès lors qu’ils sont dénoncés, ne doivent pas être simplement explicités par un « syndrome d’aliénation parentale » comme c’est trop souvent le cas. Aliénation parentale qui n’est d’ailleurs plus reconnue sur le plan purement scientifique…
Malheureusement, ce syndrome est encore très utilisé dans les différentes juridictions, entraînant une invalidation de la parole de l’enfant.
Il faut changer ça.
Les signes qui doivent alerter peuvent être : des troubles du sommeil, des troubles de l’appétit, l’énurésie ( les mictions inconscientes qu’en temps normal on appelle « pipi au lit »), certains gestes sexualisés…
Assistons-nous à une inversion, aujourd’hui, dans ce domaine ô combien sensible, de la culpabilité ? Comment ne pas réagir dès lors que des enfants continuent à subir des atrocités qui pourraient les détruire à jamais ?
Il est plus que temps d’ouvrir en grand notre regard sur une situation actuellement biaisée, qui laisse toujours, au bord du chemin, les principaux intéressés, les enfants-victimes… »
On ne peut que partager ces interrogations…
Crédit photo : MM








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