Emilie Bonin

Emilie Bonin

« En verre ou en argent, la beauté du bijou est la même… »

Émilie Bonin est née à Claveyson, dans le nord du département de la Drôme. Son credo ? Les bijoux « fantaisie »… ou pas.

Elle a rejoint l’équipe de « L’Atelier des Créatrices » en 2019. Et ses bijoux font fureur…

Itinéraires 26 : « Emilie, comment qualifierais-tu ton parcours professionnel ? »

Émilie Bonin : « J’ai la chance de pouvoir exercer mes deux passions, au travers de mon activité professionnelle. De base, je dois te dire que je suis fleuriste. C’est une passion qui m’a prise toute petite, vers l’âge de 6/7 ans…

A cet âge-là déjà, je ramassais et je faisais sécher diverses feuilles, et je fabriquais des « pots-pourris ».

C’est pour cela que je me suis engagée, en premier lieu, sur la voie d’un B.E.P en horticulture, que je vais passer au lycée de Romans.

Par la suite, je vais enchaîner avec un C.A.P de fleuriste, que je ferai sur Grenoble cette fois, et puis avec un Brevet Professionnel, que j’obtiendrai à Eyzin-Pinet, en Isère.

Et puis, je vais mettre le cap sur la capitale. J’avais quelques « plans » pour ça. Je vais commencer à travailler chez un fleuriste du XVIIIe arrondissement.

Pendant un an, je vais avoir l’occasion de m’exprimer vraiment au travers de diverses réalisations importantes, comme, par exemple, celle qui nous aura permis de décorer les chambres de l’hôtel « Prince de Galles », ou encore celle qui nous aura permis de créer tout un décor dans les murs du Ministère des Finances, à l’occasion d’une réception internationale.

Nous avons travaillé aussi pour un défilé, en collaboration avec un célèbre coiffeur parisien…

A la fin de cette année, je vais rentrer en Drôme, avec une belle expérience dans mes bagages. Là, j’ai commencé à démarcher les « Meilleurs Ouvriers de France », et je n’ai pas attendu très longtemps, puisque, ayant postulé chez « Jean-Louis Amice » à Montélimar, on y retient ma candidature… C’était, ça, en 2003…. »

It. 26 : « On est toujours, là, dans le monde exclusivement floral ?… »

E.B. : « Oui. J’étais, à ce moment-là, fleuriste à part entière. J’ai encore beaucoup appris sur le terrain et en plus, en parallèle, je vais pouvoir passer mon Brevet de Maîtrise à la Chambre des Métiers de Romans.

Cela m’a pris un peu plus de deux ans – je montais à Romans tous les lundis pour ça – mais au final, j’obtiendrai mon diplôme à la fin de l’année 2005.

Je resterai trois ans ches « Jean-Louis Amice ». Et puis, mon mari va aller passer sa thèse professionnelle en Nouvelle-Zélande. Du coup, je vais m’expatrier avec lui et, pendant trois ans, nous allons partager notre temps entre la France et la Nouvelle-Zélande.

Là-bas, j’avais trouvé un emploi de fleuriste à Palmerston North. Je garde de cette période d’excellents souvenirs…

Et c’est là-bas que va naître ma deuxième passion… Parce que c’est en Nouvelle-Zélande que je vais découvrir la « pâte d’argent ». En fait, ce sont des particules d’argent qui sont mêlées avec un liant organique, et avec de l’eau. Je précise que les particules sont issues de recyclages…

L’agglomération de tous ces éléments va donner cette « pâte », que je vais travailler ensuite, tout comme le ferait une céramiste, en cuisson, après avoir poncé la pièce que je souhaite réaliser.

Les pièces sont « cuites » à 780°C et, lorsqu’elles sortent du four, elles sont en « argent 99 % ». Il me reste ensuite à les brosser, à les émeriser, à les polir…

C’est donc loin de la France, en Nouvelle-Zélande, que je vais faire mes premiers pas dans ce nouveau monde… Et c’est une artisane locale qui me mettra, la première, le pied à l’étrier, en me faisant découvrir cet univers.

La passion était née… et elle ne va pas cesser de grandir… »

It. 26 : « Que fais-tu, une fois rentrée en France ? »

E.B. : « Très vite après notre retour, je vais suivre d’autres formations, notamment auprès d’autres artisans, et ça dans la région de Montpellier.

Et puis, l’idée de me mettre en « free lance » commence à me titiller très sérieusement. Et ce questionnement, je vais le concrétiser, en 2013, avec la création de ma micro-entreprise, « Emis’Faire », qui regroupait les domaines des fleurs, et des bijoux.

Je vais, comme beaucoup d’artisans, commencer à travailler chez moi. Où, petit à petit, je vais m’équiper du matériel professionnel adéquat pour la bijouterie.

Le côté « fleurs » me faisait faire de nombreux allers-retours dans la Drôme, où j’avais gardé quelques contacts.

Cette situation va durer cinq ans.. jusqu’en 2008, où un poste va se libérer, sur Montélimar, pour mon mari Baptiste. Une belle occasion, pour moi, de retrouver mon département de la Drôme…

« Emi’s Faire » va désormais prendre ses marques drômoises, dans un premier temps sur Montélimar, puis sur Marsanne, la commune dans laquelle nous nous sommes installés.

De l’argent à 99%….

Aujourd’hui, mon atelier est toujours intégré à notre domicile, et, à ce titre, il n’est pas ouvert au public. Pour exposer et vendre mes créations, j’ai donc intégré, en 2019, « L’Atelier des Créatrices », au n°72 de la rue Pierre Julien à Montélimar et, la même année, j’ai rejoint l’équipe qui a ouvert « La Petite Boutique de Mirmande », où nous sommes six créatrices permanentes. Et autant de dépôts-vendeurs… »

It. 26 : « Que nous dire, de tes créations ? »

E.B. : « Dans beaucoup de mes bijoux, tu pourras trouver une « inspiration » venue du monde végétal… D’ailleurs, j’utilise beaucoup de vrais végétaux qui entrent pleinement dans la fabrication du bijou.

En fonction de mon inspiration du moment, je vais me lancer dans diverses séries, par étapes. Ca peut être des colliers, des pendentifs, beaucoup de boucles d’oreille, des bagues, des bracelets, des boutons de manchette, des broches….

Évidemment, tous mes bijoux en argent sont « à 99 % »…

Mais je créé aussi – et, dans ce domaine, on sera plus dans le « bijou fantaisie » – toute une gamme en « verre Murano ». Comme le nom l’indique, c’est un verre qui vient d’Italie, un verre qui est labellisé…

Il m’arrive sous la forme de « plaques », des plaques que je vais découper en carrés plus ou moins grands en foction des bijoux que je souhaite créer. Je peux empiler ces « carrés », ce qui peut, au final, donner des teintes encore différentes.

Ces pièces sont « cuites » à 750°C, pendant un temps défini par la nature de la pièce.

Dans cette gamme aussi, je propose pendentifs, bagues, colliers, bracelets et boucles d’oreille.

Pour résumer, je propose ces deux gammes autant à Montélimar qu’à Mirmande. Et, du côté « fleurs », j’assure aujourd’hui tout ce qui est décoration de vitrine, de façades.. j’interviens aussi sur des évènements comme des mariages.

Il m’arrive aussi de « repartir » en boutique, le temps d’un remplacement…

Cela fait maintenant douze ans qu’« Emi’s Faire » est née. Et son activité marche relativement bien. C’est d’ailleurs tout ce que je me souhaite : que cet état de fait dure encore de nombreuses années, dans de belles ambiances comme celles que je connais aujourd’hui ! »

Propos recueillis le mardi 18 mars 2025.

Émilie Bonin

« Emi’s Faire »

Montélimar / Mirmande

06 83 53 93 76

atelier.emisfaire@outlook.fr

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Crédit photo : M.M

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