Claire Pelatant

« Magnifier le verre… »

Itinéraires 26 entame, ce 07 mars 2025, une belle série de rencontres avec des artisans, et des artisanes…

Qui ont en plus l’excellente idée de se regrouper dans un même lieu, créant ainsi un espace unique, véritable féérie visuelle…

Claire Pelatant est vitrailliste.

Originaire du Grad – de Barjac – elle s’est installée, depuis 2012, en Drôme Provençale, à Portes-en-Valdaine, mais attention ! Elle n’y reçoit, dans son Atelier, que sur rendez-vous.

Itinéraires 26 : « Claire, comment ta route artistique va t-elle commencer ? »

Claire Pelatant : « Cela va commencer par des études d’Arts Appliqués, que je vais faire sur Valence. Et puis… je vais traverser la France, pour arriver à Arras, dans le Pas-de-Calais. J’avais une envie bien arrêtée : je voulais une formation autour du vitrail…

Disons que j’avais envie de m’investir dans une activité qui pourrait me permettre de créer avec mes seules mains, sans avoir besoin, pour cela, d’un ordinateur…

En plus, le métal, et le verre, étaient des matières qui m’attiraient fortement.

A Arras, je suis restée trois ans. Cette Ecole Supérieure des Métiers d’Art d’Arras – elle n’existe malheureusement plus, aujourd’hui – te proposait un enseignement vraiment complet, qui débouchait sur l’obtention d’un D.U.M.A ( Diplôme Universel des Métiers d’Art ).

Le vitrail.. c’est avant tout l’apprentissage d’un savoir-faire. Plus tu pratiques, et plus tu apprends.

Et, à l’Ecole, cet apprentissage s’alternait avec des phases de créations personnelles. Nous développions ainsi nos propres personnalités artistiques, et ce n’est pas un aspect à négliger.

Aujourd’hui, les vitraillistes qui sont « dans la recherche » ne sont pas si nombreux que ça ! La restauration l’emporte souvent sur la vraie création.

Cette Ecole, je l’aurais vraiment appréciée. Du début à la fin.

Je vais en sortir diplômée en 2005.

It. 26 : « Ton diplôme obtenu, comment vas-tu évoluer ? »

C.P. : « Je vais faire le parcours inverse, et remettre le cap au sud, pour arriver aux « Ateliers Bulard », à Saint-Alexandre, un village du Gard aux environs de Bagnols-sur-Cèze.

Là, je suis pleinement vitrailliste, c’est vrai. Mais je fais surtout de la restauration de vitraux – traditionnels et religieux. Pas de créations…

J’y resterai une année. Et puis, mon compagnon va m’entraîner à Lyon, la ville où il travaille…

Ce que je dois dire, c’est que cette année passée dans le Gard m’aura permis de peaufiner ma gestuelle, ce qui me permettra, plus tard, de gagner pas mal de temps pour mes réalisations.

C’est vrai que, tout de suite après l’Ecole, cette position de travail était idéale.

Mais tout le côté « créatif » me manquait. J’avais aussi envie de m’exprimer, moi…

A Lyon, je vais retrouver une « Maître de stage », Pinnuccia Pelizzonni, où elle a son Atelier de vitrail.

Comme nous avions eu ensemble un bon contact, Pinnuccia va me proposer de travailler dans son Atelier. Ce que je vais accepter, bien sûr. Et, ensemble, nous avons créé, notamment, des carrelages en verre.

C’aura été ma première vraie place de créatrice. Pinnuccia m’aura faite grandir un peu plus…. »

It. 26 : « Ta propre entreprise va arriver assez vite… »

C.P. : « Oui. Toujours sur Lyon, je vais créer MA structure, que je vais baptiser « Verre Claire ». Puis, dès l’année suivante, mon Atelier, dans le Vieux-Lyon…

Enfin indépendante, je peux, désormais, laisser libre cours à mon esprit créatif..

Dès la fin de l’Ecole, je m’étais un peu focalisée sur les luminaires, les mobiles… et aussi les bijoux.

Mon Atelier en place, j’ai bien sûr poussé dans cette direction-là, le temps pour moi d’acquérir une petite renommée sur la ville.

En 2010, j’ai accentué mon travail sur les bijoux, des bijoux-fantaisie bien sûr, que je vendais aux bijouteries lyonnaises.

Ce qui m’aura permis aussi de participer à de nombreux Salons professionnels…

En 2012, nous arrivons dans la Drôme. Dans ce département… beaucoup d’artisans, mais, en revanche, peu de vitraillistes ou d’artisans travaillant dans ce domaine-là.

Mon premier Atelier, je vais l’ouvrir dans la commune de Cléon-d’Andran, une ville qui nous aura accueillis jusqu’en 2021. « Verre Claire » s’était installée en plein centre du village, et là, j’avais encore plus étoffé ma gamme de réalisations. En fonction, principalement, de mes envies…

Et puis, je continuais ma fabrication de bijoux, que je destine dorénavant à diverses boutiques situées un peu partout en France.

Le tout réuni, je commençais à « toucher » des clientèles très diverses… »

It. 26 : « Et puis, vous arrivez à Portes-en-Valdaine.. »

C.P. : « Nous nous y sommes installés en 2021. Et, bien sûr, mon premier souci sera de recréer un nouvel Atelier.

Et là.. en pleine campagne ! Ce qui changeait un peu, par rapport à Cléon !

Pendant toutes ces années, j’ai rencontré beaucoup d’autres artisans. Quelques années en arrière, avec plusieurs autres créatrices, nous avions mis sur pied une première boutique éphémère dans la rue Pierre Julien à Montélimar, à l’occasion des fêtes de Noël. Et ce fut une belle réussite.

A la suite de cette première expérience, nous avons décidé d’ouvrir une boutique « fixe ». Dès l’année suivante, donc, et située au n°72 de cette même rue Pierre Julien.

Où nous sommes toujours, en 2025.

A l’origine, nous étions cinq créatrices. Aujourd’hui, ce chiffre a doublé.

Je participe aussi à plusieurs boutiques « collectives », comme « Celadon » à Mirmande, où nous sommes aussi une dizaine de créatrices.

Mais je suis aussi à « Hasart », sur Crest, j’ai collaboré à la boutique du Poët-Laval aussi… et puis je vais jusqu’à Yvoire, en Haute-Savoie.

Bien sûr, dans chacun de ces lieux, j’essaie de diversifier au maximum mes propositions artistiques.

Depuis presque cinq ans aussi, je me suis « associée » à Valérie Margeolet, qui a créé « L’Atelier à Pois » à Alba-la-Romaine.

Valérie, en parallèle à ce que nous créons ensemble, réalise de nombreuses fresques pour les écoles, un travail très beau. Elle appartient à l’équipe de créatrices « Les filles du premier »…

Ensemble, nous avons créé toute une gamme de « cadres illustrés », que nous avons baptisée « Verre à Pois ». Pour chacun, j’y assure la découpe du verre, les soudures.. Valérie, elle, s’occupe des illustrations à la peinture noire.

Pour le reste, c’est du travail « à quatre mains »…