Magdaleina Bonheure

La chaleur des « gens du Nord » en Drôme Provençale…

A Montélimar depuis la fin des années deux mille, elle a ouvert son commerce tout à côté de celui de son mari, il y a deux ans.

Leurs deux enseignes sont identiques : Atout Grenier ( avec une petite subtilité ).

Et si Monsieur vend des livres, CD, DVD, vinyles… ( de seconde main mais en état irréprochable ), Madame gère les vêtements, les objets de petite décoration, les jeux pour tous les publics….

Le tout, à des prix défiant toute concurrence…

Itinéraires 26 : « Magdaleina, d’où êtes-vous ? »

Magdaleina Bonheure : « Je suis née à Tourcoing, dans le département du Nord. Et curieusement, je vais faire la quasi totalité de mes études en Belgique, dont tout mon cycle « primaire » en école catholique…

Il faut dire que la « façon d’apprendre » est complètement différente en Belgique, par rapport à l’enseignement que l’on connaît ici, en France. Et je me dois de dire aussi que la façon belge d’enseigner me convenait bien mieux que la façon française…

Pendant ma période « collège », j’entre, toujours en Belgique, dans une école d’apprentissage. Et là, j’avais le choix : soit dans le domaine de la cuisine, soit dans le domaine sanitaire et social. C’est la seconde voie que je choisirai…

Pourtant, à mes seize ans, je vais arrêter l’école, pour entrer dans la vie active. C’est en France, par contre, que je travaillerai. J’ai commencé ma vie professionnelle dans la Maison SIBI, une boîte de prospectus. Mon travail ? J’y étais papetière : on réunissait les divers prospectus et on les assemblait…

Pendant trois ans, de mes 17 à mes 20 ans, je travaillerai chez eux.

Et puis, je rencontre mon futur mari, et une nouvelle vie va s’ouvrir… »

Dans ses rayons, du vêtement de qualité même si de « seconde main »…

It.26 : « Sur le plan du travail ? »

M.B. : « Non, pas tout de suite. D’abord, sur le plan personnel. Car, avec David, nous avons eu nos deux pemiers enfants assez rapidement – ils ont quatorze mois d’écart – Maïky et Océane.

Ce rôle de maman, je veux le vivre à plein. Alors, je vais prendre le temps de vraiment m’occuper d’eux… Une période qui nous emmènera jusqu’à notre déménagement de Tourcoing, pour arriver en Drôme, à Montélimar.

Où, en 2009, naît notre troisième fils, Téo… (ou, sans le « h » ! ) le seul « montilien de la famille » !

Sur le plan du travail, c’est David qui, un jour, va prendre la décision, après plusieurs expériences de travail, de se mettre à son compte.

Dans son esprit, il avait envie d’un commerce allié aux livres et aux DVD.. de seconde main. Un genre de recyclerie, si vous voulez…

Mais, à ce moment-là, aucune « extension » pour moi n’était encore prévue… »

Des objets déco très originaux, à des prix très accessibles….

It.26 : « Que faisiez-vous, à cette période ? »

M.B. : « J’ai secondé David dans la création, et la mise en route de son commerce. Et pour ce faire, nous avons commencé à courir les vide-greniers, tout en créant, dans le même temps, un site web plus que jamais actif aujourd’hui..

Petit à petit, dans la tête de mon mari, l’idée de pouvoir ouvrir, et gérer ma propre structure a fait son chemin.

Mais dans quelle direction me lancer, en complément de sa propre activité, qui commençait à prendre de l’importance ?

D’entrée, nous nous sommes rejoints sur l’idée de vendre des vêtements, des vêtements de seconde main.

Et puis, dans un deuxième temps, les petits objets de décoration ont fait leur apparition. Mais tout cela est allé très vite, puisque dès l’ouverture de notre premier commerce, en 2021, vêtements et objets de déco étaient déjà à la vente chez nous…

Pendant une année complète, nous avons assuré nos deux activités dans le même local, au n°22 de la rue Quatre-Alliances. Nous mettions de l’argent de côté, dans le but de nous agrandir… »

It. 26 : « Ce qui ne va pas manquer d’arriver… »

Ambiance garantie ! ….

M.B. : « Le local tout à côté du sien – au n°24, donc – était vide ! Nous avons alors travaillé à rechercher le propriétaire, ce qui nous a demandé pas mal de temps. Mais ensuite, tout s’est enchaîné très vite, et nous avons réussi à récupérer ce local où je me suis maintenant installée.

Depuis deux ans, je gère mon propre « AtoutGrenier »…

Vous aurez noté que nos deux commerces portent le même nom. C’est bien sûr voulu ! La différence vient du fait que, pour David, « Atout Grenier » s’écrit bien en deux mots… et pour moi, c’est en un seul, « AtoutGrenier »

Ce qui part le mieux ? Depuis le début, ce sont les vêtements. Des vêtements que je me procure uniquement par récupération. Car je rappelle que, chez « Atout Grenier », nous n’achetons rien. Cela nous permet, en revanche, d’être très compétitifs quant à nos prix affichés…

Les objets de décoration, eux aussi, ont pris leur envol. Et, dans ce domaine, je vous parle d’objets actuels, comme d’objets plus anciens.

Des jeux pour toute la famille….

Et cela nous a donné l’envie de rajouter, à la liste des objets proposés, quelques petits meubles.

Je voudrais préciser aussi que, côté vêtements, j’habille uniquement les adultes, hommes et femmes.

Pour la suite ? J’espère continuer le plus longtemps possible. Le commerce de proximité a son charme. Ca permet de garder le sens de l’humain au plus haut…

Mardi 25 février 2025

David Bonheure : Et le livre, dans tout ça ?….

David, dont vous pourrez retrouver l’entretien sur ce site, s’efforce toujours de rendre son commerce de plus en plus accessible, de plus en plus convivial et surtout, sur le plan commercial, de plus en plus aisé.

It.26 : « David, votre sentiment sur le livre d’occasion ? »

David Bonheure : « Déjà, on peut constater que, et c’est un point très important, la lecture n’est pas morte !

Quelque part, c’est rassurant !…

Je vois entrer, dans mon commerce, toutes les tranches d’âge d’une population, des plus jeunes aux seniors.

Et, parmi eux, de plus en plus de personnes qui n’avaient jamais entendu parler jusqu’alors « d’Atout Grenier », et qui ont été enchantés de nous découvrir…

De plus, notre quartier, notre rue, sont en cours de rénovation. On peut penser, dans un futur proche, que cela génèrera un accroissement de la fréquentation pour nos deux commerces, comme pour tous nos collègues de la rue… »

Le site que David a, très vite, créé, a, lui aussi, bien évolué. Dessus, et outre un panel impressionnant de livres, il a rajouté, depuis peu, un service de location de DVD – pour lequel, les retraits se font uniquement sur place, même si la réservation peut s’effectuer par « click & collect »…

Ce site aura été une création judicieuse : à ce jour, un gros tiers de ses ventes se fait par ce biais…

Il a aussi remarqué que le genre de livre diffère selon qu’il est réservé sur le Net, ou qu’il est acquis en magasin. Par Internet, les ventes s’attacheront plus à des ouvrages spécifiques, dans des domaines plus rares, plus spécialisés.

Une source de trésors pour tous les amoureux du livre….

Alors qu’en magasin, ce sont plutôt les romans qui partent le plus…

Mais quoi d’étonnant ? Car sur Internet, il faut compter avec les frais de port que ces transactions engendrent fatalement. Même si David les minore au mieux.

Cela explique pourquoi certains ouvrages, sur le site, peuvent être plus chers.

Comment, en effet, vendre un livre à 0,50 € ou à 1,00 €, avec des frais de port quatre fois plus élevés ?

Leur générosité humaine naturelle, associée à une débrouillardise hors normes, font que David et Magdaleina ont su « trouver la clé » pour un « commerce réussi ».

Lorsqu’on rentre, chez l’un comme chez l’autre, on a envie d’y revenir.

Alors, pourquoi hésiter ?

Crédit photos : M.M

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