« Maison Saint-James » – ROAD BOOKS

Un accueil chaleureux au coeur de Montélimar…

Marie Rosenstiel est originaire de la ville des Lilas. Arrivée à Montélimar, elle a, avec l’aide de son compagnon Julien Meffre, ouvert, en 2019, un véritable petit paradis de chambres d’hôtes. Un projet qui, depuis, a plus que tenu ses promesses….

Itinéraires : « Votre route avait plutôt débuté… artistiquement ? »

Marie Rosenstiel : « Oui, c’est vrai. Lorsque j’arrive à Grenoble, où j’ai fait ma scolarité, je vais entrer dans un lycée qui proposait une option « théâtre », et ce sont des cours qui m’ont passionnée. Au point que, mon Bac en poche, je vais hésiter sur ma route à prendre entre les arts plastiques et le théâtre.

Au final, j’opterais pour une formation « ouverte », aux Beaux-Arts, qui m’amèneront à Valence.

Sur Grenoble, en plus, j’étais « ouvreuse » de théâtre – la personne qui accueille et place le public. J’ai donc proposé mes services à la Comédie de Valence qui les ont acceptée. Une expérience qui me fera adhérer totalement au spectacle vivant. J’ai même aidé à faire de la médiation culturelle dans les établissements scolaires, collèges comme lycées, par le biais d’un emploi jeune – le seul de France à ce moment-là. Je suis restée dans cet emploi pendant trois ans, et puis, pour raisons personnelles, j’ai eu envie de me rapprocher de Grenoble. Mais en apprenant cela, la Comédie de Valence va carrément m’embaucher, en CDI, comme chargée des relations publiques et de la billetterie. Et je vais y rester, en tout… 18 ans. J’y ai été responsable de la formation, embauchant les artistes qui intervenaient en milieu scolaire. Ces artistes, d’ailleurs, logeaient à la maison. Peut-être l’idée de ce que je fais aujourd’hui est-elle née là… »

It : « Cette impression s’est-elle rapidement concrétisée ? »

M.R. : « Disons qu’au bout de 16 ans passés à la Comédie, je me suis posée la question : « Jusqu’à quand vais-je faire ça ? ». Et, en suite logique, je vais commencer à réfléchir à « comment je pourrai évoluer ». Et puis, le hasard a joué sa carte….

Il y a maintenant cinq ans, je vais rencontrer une amie de mon oncle, qui gère, au n°18 de l’avenue Saint-Didier, une maison d’hôtes. Le jour de notre entretien, je flashe sur le lieu…d’autant que je vais apprendre qu’elle souhaite arrêter son activité deux ans plus tard… Le plaisir que j’éprouve à recevoir, la magie de ce lieu.. tout se mettait en place devant mes yeux. Et c’est pourquoi, en 2018, avec mon compagnon Julien, nous nous lançons dans ce projet de reprise de maison d’hôtes, avec plein d’idées dans la tête, mais surtout celle d’avoir une maison à la porte ouverte pour tous. Une année nous a été nécessaire pour rénover l’intérieur, avec la création d’une 5e chambre… et comme on aime beaucoup « faire par nous-mêmes », ça nous a fait vivre de bonnes journées ! »

It : « Où en êtes-vous, aujourd’hui ? »

A ce jour, nos cinq chambres sont opérationnelles. Avec Julien, nous avons tenu à les « baptiser » de façon à promouvoir et à valoriser le patrimoine de la ville ou de la région. Vous pouvez trouver la chambre « Histoire » avec bien sûr en vedette le Château de Montélimar, la chambre « Avions » qui valorise le Musée Européen de l’Aviation, la chambre « Nationale 7 » avec tout son patrimoine, la chambre « Vélo » qui est très appréciée par les nombreux Viarhônistes que nous accueillons toute l’année, et enfin la « Suite Marquise », qui rend hommage à la Marquise de Sévigné et au Château de Grignan.

Je suis aussi en relation étroite avec l’Office de Tourisme, dont j’aime l’idée d’être une ambassadrice. Pour donner l’envie à nos visiteurs soit de prolonger leur séjour, soit de revenir dans la région ! Être en synergie avec les différents acteurs du territoire, j’aime ça. Ça fait avancer. Et puis j’adore partager, et transmettre..

J’ai créé un blog, sur notre projet, et vous pouvez trouver de petites pages d’histoire sur certains lieux montiliens …ou autres… »

It : « Et vous trouvez encore du temps pour d’autres activités ?

M.R. : « En ouvrant cette maison, j’ai quand même eu du mal à envisager tourner le dos à mes premières amours, les relations publiques…

C’est pourquoi, depuis un peu plus d’un an, je suis membre du conseil d’administration de « La Maison des Voisins » ( site : les voisins.net ), de Claude Merle. Ce lieu.. véritablement magique, je l’ai dcouvert avec nos enfants, pendant la période Covid.. et comme ils manquaient cruellement de communication, je me suis proposée pour prendre en charge leurs pages Facebook et Instagram.

De plus, du mois d’avril au mois d’octobre, je me rends sur place, à Saint-Gervais, au moins une fois par mois, pour assurer la billetterie. Car l’endroit est devenu « musée », et il ouvre sur cette période, tous les samedis et tous les dimanches…

Tout est bien pensé.. jusque dans l’accès à l’étage…

J’appartiens aussi à l’association « 100 000 entrepreneurs », une association nationale qui promeut la création d’entreprise auprès des jeunes publics. Et dans mes interventions, je fais part de mon expérience, mais j’essaie surtout de faire changer leur regard sur ce qu’est l’entrepreunariat…

Je voudrais vous dire aussi qu’à titre personnel, je suis très investie sur le sujet de l’écologie. Et depuis l’ouverture de la « Maison Saint-James », j’ai un regard aussi sur l’écologie humaine, et économique. Cela explique que je n’ai pas forcément envie d’une expansion importante de ma « Maison ». En donnant des tâches annexes en sous-traitance, par exemple.. « Faire grossir » mon projet.. « gagner plus »… ce n’est pas forcément ma philosophie de vie. Malgré mon statut actuel de cheffe d’entreprise, je veux pouvoir aussi me dégager du temps pour des causes qui me tiennent à cœur. »

It : « Quel est votre sentiment de cheffe d’entreprise, après cinq ans ? »

M.R. : « Aujourd’hui, cette « Maison Saint-James », Julien et moi sommes très heureux de la voir « vivre » comme nous avons toujours eu envie qu’elle vive. On peut même dire que cela va bien au-delà de nos espérances.

Au départ, je pensais même fermer « hors saison » pensant ne pas avoir d’enregistrement de réservations. Mais il n’en est rien, c’est même tout le contraire. Ça marche vraiment bien, et nous touchons même un public sur lequel nous n’avions pas compté, à la base, à savoir les familles même de Montiliens, en visite de passage.. Les retrouvailles familiales, je trouve ça très touchant…

Mais le plus important ?.. Je pense que, maintenant, la « Maison Saint-James » est bien implantée dans le territoire, et surtout dans les esprits.

C’est ce qui me fait le plus chaud au cœur… »