Did’ – Le P’tit Ecureuil

« Ou quand le précieux se niche au coeur du bois… »

Elle a un parcours artistique plutôt atypique, et en grande partie autodidacte. Mais à force de volonté, et en suivant simplement son envie, elle a su créer sa propre structure, installée aujourd’hui dans le beau département de l’Ardèche, dans laquelle elle réalise.. des merveilles.

Itinéraires : « Ta voie professionnelle commence t-elle en Ardèche ? »

Le P’tit Ecureuil : «  Non, pas du tout ! Elle va commencer en Haute-Savoie, le département qui m’a vue naître – je suis née à Argonay… C’est d’ailleurs une région que je ne quitterai qu’à l’âge de 29 ans.

Mes parents étaient de classe ouvrière, et comme en plus nous habitions en campagne, autant te dire qu’à la maison, nous bricolions beaucoup. J’ai toujours vu ma mère faire de jolis travaux de broderie, et puis, par la suite, elle s’est dirigée vers le travail du bois. Mon père, lui… travaillait aux abattoirs, mais il était aussi serrurrier-métallurgiste, en tant qu’artisan, et je le regardais souvent travailler, dans ce secteur-là. Si tu rajoutes à ça le fait que mon père était chasseur et que moi, pour « promener » ses chiens, j’allais très souvent me balader en forêt, je pense que cette période aura vraiment été déterminante dans mon évolution professionnelle d’aujourd’hui…

Des créations toutes plus belles les unes que les autres…..

Le bois ? J’assistais mon père quand il coupait le nôtre, et il m’arrivait de récupérer des branches, des bouts divers avec lesquels je me fabriquais des cabanes…

Je ne peux pas dire que mon enfance a été « facile » par rapport à d’autres, mais je crois qu’elle m’aura bien forgé le caractère… Mes premières envies de travail.. ce sera « garde forestier », ou « vétérinaire » – j’ai toujours aimé les animaux, mais, dans cette voie, j’ai été « stoppée » par mon père qui trouvait qu’il y avait « bien trop de choses à apprendre » !

Bague sur mesure en bois d’ébène et de hêtre.

Je reconnais volontiers que je trouvais l’école beaucoup trop statique. En revanche, j’ai su très tôt utiliser mes mains pour travailler, pour créer… J’ai fait des petits colliers, ou des broches dès mes 12 ans. J’avais fait des sarouels, aussi…

I : « Et du coup, comment transformes-tu l’essai ? »

L.P.E : « Â l’âge de 19 ans, je vais partir de la maison familiale, pour « voler de mes propres ailes ». J’avais, dans mon bagage, des études de géomètre. Le C.A.P et le B.E.P. Grâce à ça, je vais travailler, pendant dix ans, en tant que géomètre, gravissant les échelons d’entreprise en entreprise, au sein des bureaux d’étude, jusqu’à finir dessinateur-projeteur.

Boucles d’oreilles en bois de hêtre échauffé stabilisé vert, montées sur crochets d’argent

Et à 29 ans, donc, je décide de quitter ma Haute-Savoie natale pour venir m’installer en Ardèche – un département que j’avais eu l’occasion de traverser.

Cette fois, j’y arrivais pour m’y fixer, et plus précisément sur Villeneuve-de-Berg. Là, j’ai travaillé, pendant quatre ans, pour le compte d’une personne qui, en échange, m’a formée en ébénisterie et en menuiserie.

Bracelet en cuir véritable rouge + perles en bois de pin

Mais, dès la fin de la première année, et complètement pour le fun, je me suis amusée, au cours d’une soirée, à sculpter au couteau ma toute première boucle d’oreille – je crois qu’elle était en noyer noir… et cette première expérience m’avait apporté un « petit quelque chose indéfinissable », comme une sérénité. En réalisant ça, je m’étais sentie bien…

J’ai recommencé ce travail encore deux fois, par la suite, avant de me rendre compte que c’était là la voie qui m’attirait vraiment ! Cette constatation établie, depuis chez moi, je me suis lancée dans la fabrication à grande échelle. Et mes modèles, je ne les copiais sur personne, puisque ce n’étaient que des créations originales que j’imaginais dans ma tête…

Caillou énergétique en bois de noyer noir

Outre les boucles d’oreilles, je me suis vite tournée vers les « bijoux d’oreilles », comme les écarteurs, les « colliers à bûchettes » ou encore les piques à cheveux. Mon matériau, c’était exclusivement le bois, mais je travaillais déjà plusieurs essences, notamment le noyer noir, le noyer rouge, l’acajou sapelli, le châtaignier, le chêne ou le hêtre. Le châtaignier et l’acajou sont des bois plus faciles à travailler parce que plus tendres. Mais aussi forcément plus fragiles… »

I : « Et tu en vivais ? »

Mediator en bois de buis, personnalisé par une gravure laser.

L.P.E. : « Alors.. assez vite, c’est vrai, j’ai commencé à « courir les marchés » pour y vendre ce que je produisais. Et ça marchait bien… Mais ce n’était que le tout-début, car à cette période, j’avais encore un emploi du temps bien chargé, car bien occupé par la menuiserie. Je maîtrisais à la fois le côté « gestion » ( de l’entreprise ), mais également.. je rabotais, je dégauchissais, je fabriquais des portes de cuisine, parfois une armoire – et c’est du boulot !, des escaliers, des bibliothèques…

Cette activité de menuiserie va donc durer quatre ans et ensuite.. eh bien je vais prendre la décision de me mettre enfin à mon compte. Mon problème était que je manquais totalement de confiance en moi-même ! Mais la personne qui m’employait a su me booster et m’encourager.

Pendentif en bois de hêtre + agate, monté sur cordon de cuir.

Et puis, sur le plan purement privé, ça a aussi été la période où je deviendrai maman, ma fille Ymayelle étant née en 2017. Et je précise que j’ai pris le temps de l’accueillir dans les meilleures conditions possibles…

Donc, je travaillais à présent depuis chez moi. Je m’étais installée à Mirabel, l’endroit où on peut encore me trouver aujourd’hui, installant mon atelier dans une ancienne étable, que j’ai aménagée petit à petit, sur plusieurs années.

Mon local, je l’ai appelé « Le P’tit Ecureuil ». Pourquoi ? Simplement parce que, pendant ma grossesse, il nous arrivait d’aller jusqu’à la dune du Pilat. Là, je m’amusais à regarder les écureuils sauter de pin en pin..

Pendentif en bois de racine de narra rouge, intégration de fils d’argent massif + agate et monture argent.

Lorsque Ymayelle est née, j’avais un emploi du temps bien booké.. puisque mes journées étaient réservées à ma fille, quant à mes nuits, j’en passais une grande partie à honorer mes commandes, qui commençaient à devenir importantes. Les premiers temps, je devais dormir cinq heures par nuit seulement… »

I : « Ta gamme avait sûrement dû évoluer ? »

L.P.E. : « En m’installant à Mirabel, et tout le temps qu’a duré la mise en place de mon commerce, j’étais restée sur une gamme de produits identique à celle que j’avais toujours fabriquée.

Mais les choses ont, par la suite, bien évolué. Un jour, dans le cadre d’un échange, je me suis retrouvée avec trois pierres dans les mains, des phrénites. Ce sont des pierres d’un beau vert translucide, avec des inclusions de tourmaline.

Ces trois pierres, je les avais insérées dans des pendentifs de ma fabrication et, pour elles, j’avais choisi, comme bois, du palissandre d’Amazonie, et de l’ébène du Gabon.

Pendentif en bois d’ébène du Gabon + labradorite. Monture en argent.

J’ai, bien sûr mais tu t’en doutes, un fournisseur qui m’approvisionne en bois. En plus de vingt essences différentes… Ce sont des espèces que j’ai choisies pour la beauté de leur veinage, et aussi pour leurs couleurs.

Savais-tu que, tout comme les pierres, certaines essences de bois ont des vertus thérapeutiques ? Comme le « bois de rose » par exemple, qui incarne la beauté, l’amour et la délicatesse.. et qui est aussi très prisé pour toute guérison tant physique qu’émotionnelle…

Pendule de radiesthésie en bois de genevrier, monté sur fourniture en laiton vieilli.

Depuis maintenant cinq ans, pour certaines de mes créations j’associe à ces essences des pierres fines, comme des opales, des labardorites, des agates, du quartz rose, de l’oeil de tigre, de la pierre de lune…

Les pierres les plus précieuses, je les inclue sur une essence de bois également précieuse, et le bijou qui naît de cette association, je le valorise encore par une monture en argent…

J’associe le bois et la pierre pour les pendentifs, les boucles d’oreilles, les bagues voire les pendules de radiesthésistes.

Quant à mes bijoux en bois seul, on sera sur des porte-clefs, sur des mediators ( qui connaissent un très grand succès ), mais également sur des « cailloux énergétiques » qui sont, en fait, des galets tout en bois – bois qui peut être d’essences différentes – que je vais faire graver au laser, en indiquant sur le bois l’une de ses vertus essentielles.

Je fais aussi, depuis toujours, des bracelets qui associent le cuir et le bois. »

I : « Et plus récemment ? »

L.P.E. : « Cette année, j’ai lancé toute une collection qui inclut, dans mes bijoux, des fils d’argent. Ici, on parle de pendentifs, que je décline en trois « familles » : les « essentiels », une pièce de bois percée dans laquelle je fais passer un cordon en nylon réglable – ce sont mes premiers prix, puis il y a les « plaisirs », en bois « local » et enrichis d’une pierre, on va dire « moins qualitative », et puis tu trouves les « précieux », pierre fine sur bois précieux, enrichis par une bélière en argent.

Et dans le vraiment « haut de gamme », je propose mes pendentifs « prestige », constitués par une plaque d’argent ajourée à la main, que j’intègre dans le bois précieux.

La toute première collection, dans cette gamme, je l’avais sortie en novembre 2022. Depuis, j’en sors à peu près une par an…

Aujourd’hui, je me suis lancée dans une nouvelle voie, tout en restant dans le domaine du bois. Je travaille encore plus l’argent mais aussi le laiton, toujours en parfaite autodidacte, et j’ai en tête encore plein de nouvelles réalisations !..

Atelier-Boutique « Le P’tit Ecureuil »

70, rue des Arceaux

07 170 MIRABEL

06 45 71 52 35

Boutique en ligne : leptitecureuil.sumup.link

Horaires d’ouverture, du lundi au vendredi : 09 h 30 à 17 h 30.

Samedis et dimanches possibles, mais seulement sur rendez-vous.

Crédit photos : Le P’tit Ecureuil

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