Un ange parmi les artistes….
Itinéraires ouvre ses colonnes à une artiste « solaire ». Un talent précoce et sûr, sur une route musicale qui, peut-être, aurait mérité un développement plus important..
Mais Mehiel va de l’avant et sa voix, elle la met au service de ses deux univers de cœur : sa foi, et sa famille.
Tout en nous en faisant profiter aussi….
Itinéraires : « Mehiel.. ta voix, tu la « découvres » tôt ? »
Mehiel : Relativement tôt, oui… Je suis née à Lyon.. de parents beaucoup plus portés sur l’informatique que sur l’artistique. Ni l’un ni l’autre ne chantent… J’ai su que mon oncle, en revanche, avait un groupe de rock, on va dire dans les années soixante-dix, mais bien sûr c’est un groupe que je n’ai jamais eu l’opportunité d’aller écouter… J’avais aussi un de mes grands-pères qui chantait beaucoup…
Mais nous avons évolué par notre choix propre, je dis « nous » parce que mon frère est musicien professionnel, il chante, il joue de la guitare, il est compositeur et aussi producteur. Et dans ce dernier rôle, il veille sur moi !
Comment ma voix se révèle t-elle ? Je pense que c’est alors que je suis en classe de sixième, au collège, et cela sera pour un spectacle de fin d’année…
Une jeune fille de notre établissement, Anya, qui, elle, était en classe de troisième, avait déjà à son actif de nombreuses chansons, et elle nous a fait travailler sur les choeurs de l’une d’entre elles.
Et ce travail, je le faisais aussi chez moi… mais hors la vue de mes parents, car il faut te dire que j’étais une petite fille assez timide..
Enfant, mon frère chantait beaucoup sur les « 2Be3 » et, pour un Noël, il avait demandé un micro. Pendant une de nos réunions familiales, on va nous demander de chanter à tour de rôle, avec ce micro. Et moi, à cette occasion, je vais choisir la chanson « Belle » – de « Notre-Dame de Paris » – que je vais chanter entièrement. Je vais « scotcher » tout le monde…

Je pense que c’est ce jour-là que mes parents ont compris le potentiel que j’avais dans la voix…
Alors que je suis en classe de cinquième, je vais rejoindre la « Maîtrise des Hauts-de-Seine » pour entrer au « Petit Choeur de l’Opéra de Paris », dans lequel je vais rester pendant quelques années, et connaître beaucoup de belles expériences, tant à l’Opéra Garnier qu’à l’Opéra Bastille. Une période qui me permettra aussi de participer à certaines « tournées » en Espagne comme en Italie… Là, bien sûr, on ne chantait que du « classique »…
I. : « Après cette première expérience, comment vas-tu évoluer ? »
M. : « Alors… je suis restée à la Maîtrise jusqu’à mon entrée au lycée, c’est à dire entre quinze et seize ans.. Dans mes études, j’ai toujours gardé une option « musique », même si je passerai un Bac scientifique – qui m’entraînera par la suite dans des études d’ingénieur.

Pendant ce temps scolaire aussi, j’ai pu continuer à chanter, notamment dans un petit cabaret qui s’appelait « Le Babalu », et ce, pendant toute une année, à raison d’un concert tous les deux mois. Je « tournais » avec un copain de lycée, qui était, lui, au piano et au chant, Clément Gariel. On jouait ses compositions, et on faisait aussi des reprises…
Mais, tu vois, à cette époque, je trouvais que « la musique », c’était bien difficile et je ne l’envisageais pas du tout comme un métier – au contraire de mon frère, par contre, qui, lui, a su tout de suite qu’elle serait sa voie…
Non, moi, je considérais ça plutôt comme une passion…
Outre cette expérience de cabaret, j’ai justement un peu tourné dans les divers groupes de mon frère, pour des petites interventions par-ci, par-là.. Et puis, je vais entrer au Conservatoire de Suresnes, tout de suite après avoir quitté la maîtrise, en classe de chant variété. Là, je faisais au moins une représentation par an, sur une scène municipale, au cours à nouveau de spectacles de fin d’année.. Le cabaret « Le Babalu », dont je te parlais à l’instant, viendra par la suite…
Et puis, il m’a fallu jouer un autre rôle, celui de maman. Mais ce rôle ne m’aura pas empêchée de chanter, occasionnellement, c’est vrai, pendant sept ans..

I. : « Et comment fais-tu « ton grand retour » ? »
M. : « En vérité, je vais « reprendre » sérieusement récemment, bon, depuis trois ans maintenant, grâce à mon Eglise, dans laquelle je chante souvent, pendant les offices. Depuis, j’ai pris en charge l’animation, accompagnée d’un organiste et de plusieurs autres instrumentistes.
Je suis dans l’église catholique et notre prêtre, trouvant ma voix « extraordinaire », a monté un « groupe de louanges » depuis deux ans maintenant, un groupe que nous avons baptisé « Edah », ce qui veut dire « témoignage » en hébreu. Les musiciens changent, tournent, en fonction des disponibilités des uns et des autres. Moi, bien sûr, j’y suis au chant, mais il y a des choristes parmi nous. Depuis peu, un nouveau chanteur nous a rejoints. Dans l’immédiat, nous nous concentrons sur la paroisse d’Olivet – la région où je me suis installée – mais nous sommes ouverts à toute autre demande.
Je t’avoue que j’aime particulièrement ces soirées de louanges, que je mets personnellement à profit pour « toucher les coeurs ». Mais ça m’a permis aussi de me remettre à chanter de façon régulière, car je me produis à présent pour de nombreuses occasions, comme pour des mariages, par exemple…
J’ai omis de te dire que j’ai quand même eu des « inspirateurs » dans ma vie, à commencer d’abord par Céline Dion, et puis Jean-Jacques Goldman, et certains « Boys Bands »… Je veux citer Marina Kaye également, qui m’aura « accompagnée » pendant un moment…
Au sujet de Céline Dion… j’étais allée à l’un de ses concerts avec ma mère, au début des années 2000, à Bercy. J’avais, ce jour-là avec moi, un C.D enregistré avec certains de mes titres. Et ce C.D, je l’ai donné.. à un technicien (?) qui avait pour mission de le faire passer à Céline. L’aura-t-il fait ? Peut-être.. mais je n’ai pas eu de retour…
Aujourd’hui, et au sein de mon groupe de louanges, j’ai un peu plus « délégué », ce qui m’a fait gagner un peu de temps. Du temps que je vais mettre à profit pour ma deuxième facette musicale…

I. : « Comment se lance-t-elle ? »
M. : « C’est parti, au départ, parce qu’à l’initiative de mon mari qui voulait me faire une surprise, nos deux familles se sont réunies pour m’offrir une sono, pour qu’enfin je sois autonome dans ma musique, et alors que je suis « enceinte jusqu’aux yeux » de mon deuxième fils…
C’est une époque où beaucoup de choses se sont enchaînées. J’avais été arrêtée très tôt dans cette grossesse – après seulement trois mois, et j’y avais perdu l’envie de ce métier d’ingénieur, que je ne maîtrisais pas toujours.
Et la question « de me lancer » vraiment a commencé à se poser.. de façon plus sérieuse, on va dire. C’était peut-être le bon moment… Mon mari et moi, nous avons vraiment pesé le pour et le contre…
Mais j’allais pouvoir m’organiser comme je le voulais, et puis cette optique d’une nouvelle vie correspondait à mes valeurs. Tu sais, nous avions traversé des épreuves assez difficiles, et personnellement, j’avais envie de vivre, désormais, des choses complètement différentes…
Cette sono, finalement, aura été un vrai déclencheur. Le déclic qu’il me fallait. Et ça s’est passé dans la nuit de Noël….
Côté répertoire, en revanche, je plongeai dans l’inconnu ! Depuis quelques années, je composais un peu, mais en anglais, et en « variété ». C’est dans le cadre de mon église que je me suis remise à chanter en français..
Donc, pour mon projet personnel.. eh bien j’étais un peu perdue. Vers quel univers me tourner ? La variété ? La pop ? Je t’ai dit que mon frère est devenu mon producteur et, ensemble, nous en avons beaucoup discuté. C’est lui qui m’a axée sur des compositions en français, pour faire passer mes messages. Quant au style musical… j’ai fait pas mal d’écoutes diverses en amont, notamment de pop moderne, des airs assez dansants..
Je me suis décidée enfin pour « des chansons porteuses de messages parfois compliqués, mais sur des musiques assez légères », un peu ce que peut faire Louane, par exemple… »

I. : « Et un premier E.P ne va pas tarder… »
M. : C’est vrai.. je commence à sortir certains de mes titres, mais j’ai choisi de les sortir l’un après l’autre, en fonction des sorties radio. Le premier titre à être sorti l’a été le jour même du baptême de mon fils, le 1er octobre 2024.
Le titre de cette chanson : «Maman, pourquoi ? », et son histoire revient sur l’arrivée de notre bébé – que nous avons baptisé Eyaël, c’est le nom d’un ange gardien – dans le monde que nous connaissons aujourd’hui, plutôt fracassé ! J’ai fait en sorte de le laisser parler, dans cette chanson. Tout se passe au travers de ses yeux…
Le second titre, qui sortira fin février 2025, portera le titre de « Chamailleries » et ce titre va plutôt concerner mon fils aîné, Evan, avec un texte assez fort puiqu’on va aborder ici le problème des violences physiques, avec, toujours, son regard à lui…
Et puis, les deux prochains titres reprendront les thèmes que je viens de t’énoncer, mais de mon point de vue d’adulte, cette fois…
Tu vois… ce premier E.P était important à faire, pour moi… Il ne présage en rien, toutefois, sur ce que je vais pouvoir composer par la suite.
L’E.P complet sortira en septembre 2025. Dans l’immédiat, je me concentre sur la sortie des titres, et je pense que cette promotion va me prendre un peu de temps ! Mais ça ne me déplaît pas d’avancer ainsi, pas à pas, pour construire une route solide…

Contact : mehielentreprise@gmail.com
Propos recueillis le jeudi 31 octobre 2024.
« Mehiel » artiste solaire… Assurément, oui. Elle a un cœur « grand comme ça », qui s’entend dans chacune de ses paroles…
« Itinéraires » lui souhaite une belle route apaisée qui mettra en valeur sa voix comme elle le mérite…
Crédit photo : Mehiel, Stéphane Hussein et, pour le graphisme, Laurence Péguy.









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