Un espace vestimentaire où l’on se sent bien….
Elle est née à Orsay, dans l’Essonne. Depuis le mois de mai dernier, son compagnon et elle sont arrivés à Montélimar, et ont ouvert – dès le 15 juin – la ressourcerie «Trésors de la Cascade », rue Saint-Gaucher ….
Daphnée HERNANDEZ : Une Capitaine à la barre…
Itinéraires : « Daphnée, comme souvent, vous n’êtes pas entrée dans la vie professionnelle dans cette voie… »

Daphnée Hernandez : « C’est vrai, car au départ j’avais en poche un Bac Pro A.S.S.P – Accompagnement, Soin et Service à la Personne. Pourtant, ce diplôme obtenu, je vais changer de voie, et obliquer.. vers un C.A.P de cuisine. Et dans ce milieu-là, je vais travailler une année, notamment dans un restaurant 4 étoiles du Var. Dans ce département, nous sommes restés dix ans, avec Pierrick, mon compagnon, et nos trois enfants sont nés là-bas…
Pierrick, lui, était directeur de magasin d’une grande chaîne de distribution. Lors de la naissance de notre fille Alyna, le personnel du Drive installé dans la ville du Muy, à côté de Draguignan, avait collecté pour nous une quantité énorme de vêtements pour bébé – des vêtements de leurs propres enfants dont ils ne se servaient plus…
J’ai passé des journées à trier tout ça.. et à en vendre pas mal, puisque tout le monde m’y avait engagée, via un site bien connu. Et ça marchait, puisque j’envoyais presque vingt colis par jour…
Et puis, Pierrick a eu l’idée d’une redistribution plus « locale ».. et « la chance » a fait que, assez vite, nous trouvions un local idéal, sur notre commune de Trans-en-Provence, à à peine cinquante mètres de notre maison !

Cette opportunité nous a encouragés à créer notre Entreprise Individuelle.. dans une période tout de même assez peu favorable, puisqu’en plein Covid !
Pour « contrer » cette fatalité, Pierrick a commencé à réfléchir à ce qui pourrait nous démarquer des autres, et surtout gommer cette image assez négative, trop fréquemment véhiculée, d’une friperie. Nous, nous voulions autre chose… »
I : « Ce qui pourrait nous démarquer.. ». Quoi, par exemple ? »
D.H. : Eh bien par exemple la machine que vous pouvez trouver à l’entrée de notre magasin. Pierrick a eu l’idée de mettre en place une machine « One care for you ».. en fait un outil qui va nous permettre de stériliser, de repasser et d’assainir les vêtements que nous amènent les clients. Je peux vous dire que, depuis que nous l’avons installée, cette machine a déjà fait ses preuves, à un point tel que nous envisageons déjà l’installation de sa petite sœur… Ce sur quoi je voudrais insister aussi, c’est que nous avons pensé notre commerce sous une optique « écologique », et ce, dès le « début de la chaîne » puisque tous les vêtements que nous entrons en magasin sont tout de suite lavés, et en plus avec une lessive végétale. Une lessive que, dans le Var, nous faisions nous-mêmes.. Puis tout est repassé…

Notre machine « One care for you » nous sert aussi lorsqu’un vêtement est essayé par une personne, mais au final pas pris. Avant de le remettre en rayon, nous le passons – en version rapide – dans la machine, pour le remettre « dans l’état du neuf » en peu de temps…
I : « Comment constituez-vous votre stock de vêtements ? »
D.H. : Tous nos vêtements proviennent exclusivement de dons. Nous n’achetons rien. Ce que je voudrais signaler aussi, c’est le concours de circonstances favaorable que nous avons rencontré, depuis la création de notre propre structure, alors que nous sommes encore dans le Var : côté stock, nous avons pu là-bas nous procurer, à des conditions particulièrement avantageuses, le stock de vêtements de seconde main d’un magasin qui fermait ses portes. De plus, grâce au travail de Pierrick, nous avions pu aussi récupérer tout l’ameublement intérieur nécessaire au magasin…
Dans le Var, avec notre propre magasin, nous sommes restés deux ans. Nous l’avions baptisé «Trésors de la Cascade » car là où il était placé, il y avait tout à côté une paroi rocheuse, de laquelle tombait la cascade de Calant…

Et lorsque nous sommes arrivés dans la région, ici à Montélimar, avant d’avoir envisagé une installation au Teil, j’ai tenu à garder le nom… même si la cascade a disparu ! Mais ce projet, nous l’avions imaginé « en famille » et je tenais à ce que cet esprit nous suive…
I : « Des évolutions, par rapport à votre commerce du Var ? »
D.H. : Oui, bien sûr, nous avons essayé de faire encore mieux que tout ce que nous proposions dans le Var. Par exemple, si le système de don n’a pas changé, nous lui avons apporté une amélioration, à savoir que lorsqu’une personne nous amène 4 vêtements « validés », nous lui offrons 1 vêtement de son choix dans le magasin..
En clair, vous nous amenez quatre tee-shirts, par exemple, et vous pouvez repartir avec un manteau !
Nous prenons aussi les draps, les couvertures.. et les vêtements même s’ils sont tachés, voire troués.. car nous les ventilons alors sur nos différentes « filières », à savoir la filière animalière, ou encore la filière « design » – où on récupère la matériau pour le transformer en de tous autres objets…
Nous réfléchissons encore à d’autres filières, mais pour l’instant, elles sont encore en gestation…

Chaque jour, vous trouvez en magasin entre 100 et 400 nouvelles pièces. Volontairement, et aussi un peu par manque de place, nous n’avons pas de réserve sur place, rue Saint-Gaucher. Pour cela, nous gérons, ailleurs, un garage et deux boxes. Nous avons estimé notre stock à plus de 800 000 pièces…
Tous les quinze jours aussi, nous vidons entièrement le magasin pour le remplir ensuite avec un stock entièrement nouveau. Il faut que cet espace vive..
I : « Daphnée, votre setiment, aujourd’hui, de cheffe d’entreprise ? »
D.H. : Sincèrement ? Je vois un bel avenir pour ce que nous faisons.. Je suis convaincue que le vêtement de seconde main a de très beaux jours devant lui et, par le fait, après seulement quatre mois d’acitivité, Pierrick et moi sommes satisfaits du départ pris par notre commerce.
Au point d’ailleurs que je rêverais d’avoir encore plus de temps ! Par exemple pour développer le site Internet du magasin, très important pour nous. Mais nous allons vite résoudre cette petite difficulté…
Pierrick PENEL : « Conjoint collaborateur, associé… et plus encore… »

Il est des personnes pour qui les mots de « travail », de « rigueur » ont vraiment encore un sens. Pierrick Penel est de ceux-là. De plus, ses racines bretonnes l’ont rendu entêté… dans son exigence. Son expérience, il la met aujourd’hui au service de leur structure commune où, comme à son habitude, il ne compte pas son temps…
I : « Pierrick, votre parcours personnel est riche. Vous nous en dites plus ?
Pierrick Penel : « Eh bien, j’ai débuté ma vie professionnelle comme simple employé commercial, dans le secteur des fruits et légumes. Je travaillais sur la ville de Draguignan, pour le compte de la SA Baldis. J’ai beaucoup aimé mon rôle, qui, avec le temps, pose une certaine forme de confiance avec la clientèle…. Dans ce premier emploi, je resterai six ans, grimpant les échelons d’abord « d’employé principal » puis « d’agent de maîtrise »…
Par la suite, je vais être muté. Toujours pour le même employeur, mais cette fois sur Brignoles, et en tant que responsable de magasin. Mon deal ? Remonter cette structure, dont le chiffre d’affaires périclitait. Avec de la volonté, et beaucoup de travail, j’ai réussi ce deal, et même au-delà. J’était bien sûr toujours en contact avec Draguignan, où travaillait mon « mentor », qui m’a tout appris du métier… Son magasin, celui que j’avais quitté, était toujours bien classé.
Mais deux ans plus tard seulement, à Brignoles, j’arrive à dépasser, pas de beaucoup mais à dépasser quand même, le magasin de Draguignan… A Brignoles, je resterai quatre ans…
La société m’a confié ensuite la gestion d’un magasin au Muy, où j’ai pu continuer à faire mes preuves, malgré, je le reconnais, une équipe un peu moins performante…
I : « Et puis, on va venir vous débaucher… »
P.P. : « C’est vrai. Une chaîne importante de grande distribution, via une entreprise de « chasseurs de têtes » va venir me débaucher en me proposant un poste dans leur hypermarché du Luc, où un « drive » était en préparation. J’étais toujours responsable du secteur « fruits et légumes ». Par la suite, on m’a proposé la direction du « drive ». Et là encore, le travail a payé. Au bout de deux ans seulement, je terminai premier – an titre du chiffre d’affaires – sur le plan national…
A ce stade déjà, ces dix-huit années auront forgé ce caractère déjà bien trempé, qui affiche une capacité de travail hors normes. Pourtant, comme c’est souvent le cas, ses employeurs ne lui feront pas toujours des facilités, et son engagement l’amènera même à connaître des problèmes de santé…
Il a eu, après ces dix-huit ans, « envie d’ailleurs », mais les circonstances ont fait qu’avant de prendre véritablement son vol, il aura une nouvelle expérience dans la chaîne qui est venue le chercher, lorsqu’on lui proposera la gestion d’un « magasin-test », un nouveau concept tout automatisé. Un nouveau deal que, conformément à sa personnalité, il prendra à bras le corps. Mais il se rendra vite compte que la véritable situation comptable – déficitaire – lui aura été cachée… Pourtant, en seulement quatre mois – et avec une équipe de travail diminuée de 50%, il va redresser la barre.
Mais l’expérience lui aura servi de leçon. Il lâchera cette affaire, en laissant derrière lui une situation saine, pour rejoindre son épouse Daphnée dans cette nouvelle aventure.
Et nul doute qu’à tous les deux, ils feront de ce nouveau parcours une belle réussite…

Daphnée Hernandez / Pierrick Penel
«Trésors de la Cascade »
21, rue Saint-Gaucher
26200 Montélimar
Contact au : 06 99 97 71 46









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