Il est né en Italie, mais est arrivé en France à l’âge de deux ans. Après une carrière riche, il est aujourd’hui le référent montilien de l’association « Lire et faire lire »…
Comment se fait votre arrivée en France ?
Mon père était cimentier, et avait été embauché aux « Ciments Français », de Cruas. mais lorsque nous arrivons en France, c’était tout une autre époque. Mon père faisait deux journées en une et, pour mon frère et moi, je dois dire que les instituteurs nos ont bien aidés. Pour moi, c’était facile, car j’ai pu apprendre le français directement. Mais pour les autres membres de ma famille, il en allait tout autrement. Arrivé à l’âge adulte, j’ai passé le concours d’instituteur. Pourtant, je ne l’ai jamais été ! A cette époque, il manquait beaucoup de professeurs de collège, et je suis parti sur cette voie, devenant professeur de lettres, et d’italien bien sûr, à Saint-Agrève, en Ardèche, pour commencer. Par la suite, je vais partir « en coopération », au Tchad, pour deux ans. Professeur la première année, Maître d’Application à l’Ecole Normale de Port-Archambault, la seconde. Mes élèves ? Ils étaient plus ou moins motivés, mais mon travail était justement de « leur rendre le gouût ». Dans mes classes, j’avais une majorité d’enfants européens, mais j’avais aussi quelques élèves africains, dont à l’époque le fils du Commissaire de la ville, et celui du Ministre de l’Education… Lorsque je rentre en France, je retrouve Saint-Agrève, ville dans laquelle je resterai 16 ans. J’y ai monté un tas de structures, et de clubs différents – ciné-club, atelier photo, chorale – déjà en collaboration avec la Fédération des Oeuvres Laïques. On organisait des spectacles et, avec l’argent récolté, on offrait des voyages à nos jeunes… C’est aussi la ville où je serai élu, et où je connaîtrais mon épouse…
Quand arrivez-vous à Montélimar ?
En 1984. J’y arrive, en théorie, pour deux ans, au collège Monod. Ce devait donc être provisoire. Mais, au bout des deux ans, ce poste « provisoire » est devenu, pour moi, définitif. Dès lors, je vais m’attacher à relever le niveau des classes d’italien qui, en regard des autres langues vivantes, étaient bien en retard. Et, en parallèle à ma vie professionnelle, j’avoue que j’ai eu aussi une vie « associative » assez dense. J’ai d’abord été responsable syndical au sein de la FSU, je suis rentré, dès sa création, dans l’association Montélimar-Mosaïques… Tout ça me prenant déjà beaucoup de temps.
Pour « Lire et faire lire », j’ai attendu d’être en retraite. L’association existant, je me suis rendu un jour à l’une de leur AG… où le président de l’époque n’est pas venu ! Comme on a compris qu’il abandonnait, on m’a, dès ce soir-là, confié sa tâche et.. c’était parti pour 15 ans. Quinze années qui ont bien fonctionné jusqu’en mars 2020, lorsque la Covid décime les troupes : de 35 lecteurs bénévoles, nous nous retrouvions à 6. Nous aurions été moins, nous ne repartions pas…
Pouvez-vous nous repréciser le rôle de cette association ?
Avant tout, établir un lien entre les générations. Entre des pré-retraités – les lecteurs – et leur public, les enfants des classes primaires, maternelles, voire des crêches. Dans chaque établissement, soit l’enseignant, travaillant sur un thème, demande au « lecteur » de trouver des livres sur ce thème-là, soit, et c’est comme cela que je pratique, le lecteur choisit lui-même le livre qu’il va lire, quel qu’en soit le thème, l’essentiel étant qu’il plaise aux enfants. Cela doit rester de la « lecture-plaisir ». Bien évidemment, lorsque nous intervenons en école, c’est avant tout en concertation avec les directeurs, les enseignants, avec lesquels nous déterminons un créneau d’une heure pour notre intervention, toutes les semaines. Certains d’entre nous tiennent à avaoir leur classe mais en général, nous intervenons en binôme, ce qui nous permet, dans l’heure attribuée, de pouvoir intéresser tous les enfants, que nous avons par groupes de 6 ou 7. Souvent le temps de lecture est suivi d’un temps d’échange, en règle générale sur le thème du livre que l’on vient de lire, mais cela peut être aussi sur tout autre chose. Chaque fois avec beaucoup d’humour… Notre public ? Il a entre 3 et 11 ans, les livres variant selon les âges, bien sûr. Et nous privilégions les livres qui emploient des termes bien compréhensibles pour tous…
Votre souhait, aujourd’hui ?
L’association intervient sur une dizaine d’écoles, sur Montélimar, Montboucher et Puygiron. Nous avons de très bons rapports avec toutes les équipes pédagogiques. Les troupes ont été reconstituées, puisque nous sommes actuellement 34 lecteurs, mais je compte quand même sur le futur Forum des Associations, le 2 septembre prochain, pour convaincre encore d’autres bénévoles. Qui peuvent s’inscrire via l’UDAF (0475782000) ou via la FOL (0475824460). Et je réponds aussi à toute demande de renseignements, évidemment…
Contact au 04 75 52 01 30
Crédit photo : L.R









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