Gilbert Bouzat

Gilbert Bouzat

Né au Maroc, à Sidi Kacem, il est à Montélimar depuis 2010. Ingénieur géologue de formation, il assure aujourd’hui, trois fois par an, des conférences de vulgarisation sur la Terre…

Votre parcours était-il écrit ?

Non. A la base, j’aurais voulu être chimiste. Et faire de la recherche. Ca, c’était mon rêve d’enfant. Mais tout a volé en éclat lorsque j’étais en classe de 5e, à Antibes, à cause – ou grâce – à mon professeur de sciences naturelles qui était.. géologue. Un prof dynamique, qui n’hésitait pas à nous emmener sur le terrain. Et un jour, nous sommes partis.. rechercher des fossiles. Ce jour-là, ce sera pour moi l’illumination. A compter de cette journée, je me suis considérablement documenté, je ramassais sur le terrain tout ce que je pouvais… j’avais pris le virus. Malheureusement, côté scolaire, alors que ça se passait plutôt très bien jusqu’alors, la gymnastique va m’ouvrir son univers, et va se révéler très dévorante, question temps. Mes résultats allaient s’en ressentir. Ce sera mon professeur de marhématiques qui me ré-ouvrira les yeux. Avec le sport, j’avais carrément cessé de bosser. Sa remarque a fait « tilt », et je me suis vite repris en mains. J’ai eu la chance de pouvoir rester en section scientifique et par la suite, grâce à une amie, je vais renouer le contact avec la géologie. Comme après mon Bac, je ne voulais pas partir en Fac, le père de cette amie m’a orienté vers l’Ecole de Géologie de Nancy. Pour y entrer, j’ai fait Maths Sup, Maths Spé, puis passé un concours, que je réussis. Par cette voie, je voulais avant tout faire de la prospection minière. Le « baroud » sur le terrain, la recherche de gisements, si vous préférez. Malheureusement, en peu de temps, l’industrie minière a bien changé. En 1980, vous trouviez beaucoup de boulot, mais, trois ans plus tard, et à cause du second choc pétrolier, tout s’était arrêté…

Comment avez-vous réagi ?

Mon rêve s’est alors transformé en « recherche et développement ». Déjà titulaire d’un diplôme d’ingénieur et d’un D.E.A, j’ai embrayé sur un doctorat. A l’issue… envolés, les rêves de C.N.R.S. Je me suis vu intégrer l’industrie, et dans un tout autre domaine que la géologie, puisque j’étais dans « la céramique de haure pureté ». Cette période m’aura permis de développer pas mal de produits industriels. Mais deux ans plus tard, le groupe Péchiney – mon employeur – abandonnait le domaine. je me suis alors reconverti dans celui du traitement des bauxites. Un emploi dans lequel je me sentais vraiment « à ma place », et dans lequel je resterai cinq ans. C’est d’ailleurs à ce moment-là que je vais « m’habituer » au principe des conférences, de par ma profession en l’occurrence, des conférences que je donnais principalement aux Etats-Unis et au Canada… Ce cursus s’est poursuivi quelques années, jusqu’au déclin de Péchiney, fin des années 90. Et là, par chance, la COMURHEX, à Pierrelatte, cherchait un ingénieur de production. Mon CV a matché, et j’ai ainsi intégré le monde du nucléaire.. où je m’occupais, entre autres, de formation interne. Le secteur minier s’ouvrant à nouveau, j’y suis retourné, revenant ainsi à mes premières amours. Cela m’enverra quatre ans au Niger, en plein Ténéré, où j’étais directeur de production d’une mine souterraine. J’abrège là mon parcours, sachez simplement que ma carrière s’est achevée en France comme… délégué syndical !

Assez inédit, comme point final, en regard de votre profil..

Plutôt, oui ! Mais cette fonction m’aura donné du temps pour peaufiner de nouvelles conférences car cette passion-là ne m’avait pas quittée. Une amie, sur Marsanne, m’informe que la commune recherche un conférencier. J’ai accepté ce plan avec grand plaisir. Et ma première conférence sera sur le synclinal de Saôu, que je ferai en compagnie de Serge Aviotte. C’était en 2017. A partir de là, tout s’est enchaîné. La conférence avait tellement bien marché que j’ai pu la reproduire par deux fois, à Rochegude et vers Dieulefit. Mon deuxième « gros sujet » a été « l’origine de l’univers », en lien, principalement, avec la théorie de la relativité générale chère à Einstein. Que j’ai vulgarisée, bien sûr, mais comme cela pouvait rester déroutant, je me suis plutôt axé sur l’histoire du système solaire en général, et de la Terre en particulier…

Qu’y abordez-vous ?

La dérive des continents, les cycles de l’eau… sont parmi les moteurs de cette conférence, qui dure presque deux heures. En mars prochain, je vais aller la présenter, ainsi que celle sur le synclinal de Saôu, à l’Université Populaire de Valence. Et peut-être ici, si une opportunité se présente. Tout récemment aussi, j’ai présenté une conférence sur les séismes, avec un zoom particulier sur celui de novembre 2019 au Teil. Ca m’aura donné l’occasion d’expliquer, et aussi de corriger certaines idées fausses qui ont pu circuler alors, surtout quant à la cause du déclenchement. La prochaine ? Sans doute aborder « la lumière » sous tous ses aspects. En restant dans mon champ de compétence, bien sûr…

Contact au : 06 44 86 99 25

Crédit photo : L.R

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